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Chorales
Chant'Seille Eric, Christian, Denis
chantent "Craonne" |
Discours
inaugural du 02 aout 2014
MAR :
Mon cher collègue, mon frère. Bienvenue
chez nous. Bienvenue chez toi. Bienvenue dans cette terre de France qui
nous
est commune et si chère.
Nous sommes le 02 aout 2014, nous sommes le 02 aout
1914, il y a 100 ans démarrait ce nouveau conflit entre Allemagne et
France.
Nous ne savions pas à cet instant que ce conflit serait aussi long et
sanglant.
Mais pour nous habitants d’Ajoncourt et d’Arraye, cette nouvelle
guerre, en ce
jour de mobilisation générale, qu’allait elle nous apporter ? Cette
frontière
qui nous a si longtemps séparer allait elle rester, l’occupant allait
il être
repoussé loin d’ici, allait au contraire continuer sa sinistre
conquête ?
MAJ : Merci mon frère. Qu’il est bon de
sentir
l’espoir, en ce début de conflit, de retrouver notre mère patrie, notre
France,
notre république, notre culture, … notre vie. Pendant presque 50 ans,
mon
village, ses hommes et ses femmes auront vécus sous le joug de
l’occupant, nous
séparant de nos familles, de nos amis restés de l’autre coté de la
frontière.
L’occupant aura débaptisé notre village, lui donnant le nom
d’ANALSHOFEN, débaptiser
le nom de nos commerces, de notre auberge. Il aura fait de nos enfants
des fils
d’un autre pays, avec une autre langue, d’autres lois. Il aura enlevé
les
jeunes hommes pour les vêtir d’un uniforme guerrier et les conduire
vers un
destin terrible contre leurs frères de sang.
Nous avons résisté avec l’énergie de ceux qui
gardent l’espoir de retrouver leur pays. Ajoncourt a refusé que
l’occupant lui
construise une église, cela nous permettait de garder cette maigre
consolation
d’être enterré en terre de France, à
Arraye … et de permettre à nos enfants de démarrer leur vie par
la
bénédiction et le sacrement d’un prêtre de France.
Oui mon frère, cet été 1914 a un parfum bien
étrange, mêlé de l’espoir de retrouver notre mère patrie, de peurs des
désastres de la guerre, affolé que notre destin ne soit encore plus
sombre et
que notre France ne soit plus qu’un reste de l’histoire.
MAR :
mon frère. Je pense aux habitants
d’Ajoncourt qui de 1871 à ce jour ont vécus si près et si loin de nous.
MAJ :
mon frère, Le poste frontière sur ce pont n’était pas
un mur
infranchissable, mais un lieu de passage entre deux mondes qui ont fini
par
retrouver les signes positifs de la vie. Peu de coup de feu ont été
échangés en
ce lieu, … (suite anecdotes).
MAR :
Les frontières lorsqu’elles sont créées
par de vastes déserts, par des montagnes infranchissables, par des
forêts
impénétrables, elles apportent à l’humanité sa plus grande
richesse : la
diversité. Toutes nos différences de cultures, d’ethnies, de religion,
de
langues sont des biens précieux qui nous éclairent dans notre chemin
vers la
découverte de l’autre et dans la paix. Les frontières dessinées par
l’homme
naissent du malheur, créent le malheur et disparaissent dans le
malheur. Que de
souffrances, pour que quelques hommes tracent des traits sur des cartes
et
imposent aux autres leurs lois. Que notre histoire commune soit
toujours dans
les mémoires, qu’elle puisse être méditée par les générations futures
pour que
jamais nos enfants ne connaissent le destin de nos anciens. Vivre
libre, en
harmonie avec les autres, accepter leurs différences, aimer tout
simplement.
Oui mon frère, cet été 1914 a un parfum bien
étrange, mêlé de l'espoir de retrouver notre mère patrie, de peur des
désastres de la guerre, affolé que notre destin ne soit encore plus
sombre et que notre France ne soit plus qu'un reste de l'histoire.
MAR : mon frère. Je pense aux habitants d'Ajoncourt qui de 1871 à ce jour ont vécu si près et si loin de nous.
MAJ : mon frère, la vie ne fut pas simple. De nombreux habitants ont fui le village et l'occupant, qui s'est vite empressé de les remplacer par des gens venus d'Allemagne et de l'est de l'Europe. Le poste frontière sur ce pont n'était pas un mur infranchissable, mais un lieu de passage entre deux mondes qui ont fini par retrouver les signes positifs de la vie. Peu de coup de feu ont été échangés en ce lieu, marqué par les patrouilles des douaniers. Par contre, dès le début du conflit notre village, comme bien d'autres, a subi le feu de l'artillerie, détruisant nos maisons, laissant les troupes et les combats sur d'autres fronts. Fort heureusement et très vite, dès 1914, les armées de France sont entrées à Ajoncourt. La frontière venait de tomber.
Articles
E.R
Photos Discours des Maires
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