Il
est tout juste 18 h et déjà au loin résonnent les premiers airs de
musique. Sous la toile de tente où est installée la scène principale,
les Jeandelain’rock, crêtes gominées en goguette pour certains, donnent
du Téléphone. Le groupe de rock, pas le bigophone. Et ça déménage sec,
sous les flashs des smartphones des parents, venus applaudir leurs
gamins, sous le regard de deux jolies groupies attendries.
Sandrine Karotsch et Maëlie Idoux-Marchal sont les deux
institutrices de l’ancienne école de Jeandelaincourt. Un an durant,
avec l’aide du Pôle musical de la Seille, elles ont fait répéter leurs
écoliers du CP au Ce2. Nino Ferrer, Francis Cabrel complètent le
tableau des cinq chansons, récompensées de sifflements approbateurs.
Des stars en cachent de plus grandes. Place au Nucleons project.
Cravates à la Beatles, le groupe cultive le rock’n’roll jusqu’au bout
des ongles, à grand renfort de riff de guitares électriques. Ça secoue
fort, tandis que les têtes du public prennent le rythme, d’avant en
arrière.
Même
fourmis dans les jambes, du côté de la centaine de bénévoles du
festival. T-shirt bleu reconnaissable sur les épaules, Sandrine est à
la tête du staff des crêpes. Deux jours déjà qu’elle joue du batteur
pour chasser les grumeaux de 90 litres de sa pâte à crêpes, recette
maison. Au bas mot, 600 crêpes iront régaler les estomacs des rockers
d’un soir, de ce festival si particulier.
« C’est très familial. Faut voir le monde vers la fin de soirée,
on ne met plus un pied devant l’autre sur l’esplanade », glisse cette
maman, qui vient chaque année rassasier de musique son garçonnet. Le
môme en redemanderait.
Cœur de rockeur
« Vous en voulez encore ? », scande lui aussi au micro Claude Di Fini, l’un des acteurs de l’organisation de ce festival,
où rien n’est laissé au hasard. « Moi, j’y viens depuis trois ans »,
confie Henri, arrivé des environs de Rosières-aux-Salines avec ses jeux
en bois et sa voiture épuisée par les années de route. Pour l’occasion,
il a installé vers l’entrée une vingtaine de jeux de café, sur lesquels
se ruent les enfants.
Là encore, l’image ferait presque oublier que cette génération
branchée I-Pad, Gulli, sait aussi s’amuser avec quelques bouts de
sapin, de ces jeux à l’ancienne.
Tiens, voilà les officiels. Quelques discours, mais pas trop.
L’inauguration du Vach’de rock se veut sobre et sans fioritures. Pour
ne laisser qu’une large place à la musique. Jusque tard dans la soirée,
cinq autres groupes se sont partagé la scène. Alors qu’en face, une
douce odeur de saucisses et de soupe de l’Amap locale, vient
chatouiller les narines.
Il y flotte un air de fête patronale. De ces retrouvailles où l’on
prend plaisir à trinquer. Où l’on se plaît à raconter ses vacances.
Avec pour supplément d’âme, quelques accents de rock’n’roll qui ont le
chic pour rajeunir les plus vieux. Car c’est bien connu, en chacun
d’entre nous, bat toujours un cœur de rockeur.
Emmanuel VACCARO
Reportage et images de l'EST REPUBLICAIN du 19 septembre 2015
VACH’DE ROCK, CÔTÉ BÉNÉVOLES
Vach de rock, c’est aussi une
grosse machine humaine qui se met en place depuis plusieurs mois. Mais
le plus gros du boulot, c’est la veille, le vendredi, là où les
bénévoles sont sur le terrain pour tout installer.
Sur le tarmac, c’est un véritable ballet. Les bénévoles courent,
s’interpellent. Il y a ceux qui sont en retraite et qui ont pu se
libérer, les actifs qui se sont mis en RTT, les patrons qui ont pris
sur leur temps, les étudiants… Tous s’activent comme des fourmis pour
terminer l’installation du site de Vach’de Rock. Parmi tout ce groupe,
arrive en trottinant du haut de ses 3 ans, Nino, le fils d’Aurélie,
animatrice à Jeunesse et Territoire. Serrant fort dans ses bras un
rouleau de nappe, Nino suit sa maman qui va aller installer le stand de
prévention, avant de préparer l’espace de repos des petits. Il est
bientôt 18 h, le réglage des balances va se faire, les petits
Jeandelainrock entament leur dernière répétition avec Nicolas, le
directeur du PMC. Du côté du zinc, on règle la pression des blondes.